Une mission et son festival de contretemps….
J’ai effectué en juin une mission en RDC pour accompagner le démarrage des travaux d’assainissement de 7 sources villageoises dans les environs de Mokamo/Pce du Kwilu. Le projet financé par WBI, la commune de Burdinne et ISF permet à la population d’accéder à une eau potable indemne des souillures habituellement présentes autour des sources fort fréquentées. Le planning bien préparé a été chahuté par plusieurs « imprévus ».
Le premier est la panne moteur début mai du camion loué pour le transport des matériaux dont certains importés par avion. L’impossibilité de réparer nécessitait l’immatriculation d’un véhicule de réserve. Hélas, malgré les promesses rassurantes de l’administration, à la fin de la mission début juillet, toujours pas de plaques. En urgence, il a fallu trouver une alternative qui a permis à la mi-juillet l’acheminement du matériel.
Aujourd’hui, je constate avec une très grande satisfaction que mon équipe a déjà assaini 3 sources.
Les déplacements à l’intérieur de la RDC étaient compliqués à cause d’une pénurie de gasoil qui, selon la rumeur, était liée au refus des autorités d’augmenter le prix à la pompe. A Kinshasa, il fallait faire la file pour obtenir 20l, à condition d’ailleurs de ne pas subir la malchance de la cuve vide au moment de votre tour. Donc pour disposer des 150l nécessaires pour le voyage à l’intérieur, la patience était indispensable.
Les mésaventures se sont poursuivies avec le refus des billets de 100$ fournis par mon banquier en Belgique. Pour ne pas être complètement démuni, il faut trouver un changeur en rue qui accepte mais avec une solide décote. Le distributeur de billets à Kinshasa est vraiment rare…
La loi des séries s’allonge. Mon opérateur téléphonique belge transmet une information tronquée à propos du Daily Roaming Pass. D’un côté il annonce qu’à partir du 10ème DRP mensuel, les appels sont gratuits. Quelque part, il ajoute toutefois que l’abonné doit demander la levée de la limite du plafond des 50€ de dépenses d’appels à l’étranger, si non il bloque les appels jusqu’au mois suivant internet y compris. Très drôle quand on est au milieu de la brousse.
La pénurie de gasoil impacte évidemment les transports à l’intérieur du pays. Mokamo qui est à plus de 80km de l’asphalte n’a vu qu’un seul camion au village durant le mois et encore il est arrivé sans marchandises. La pénurie de gasoil s’est prolongée par une pénurie de bière durant ce séjour. Dur dur le séjour mais largement compensé par la gentillesse de mes hôtes.
Paul VAN DAMME