Qu’est-ce qui t’a motivé de devenir bénévole chez ISF ?
Il y a environ un an, j’ai pris ma retraite de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, basée à Rome auprès de laquelle j’ai passé une grande partie de ma vie active. Je pensais qu’il était temps de laisser la place aux jeunes après un parcours passionnant qui m’a mené aux quatre coins du monde et qui m’a permis d’acquérir une vaste expérience, notamment dans le domaine de l’eau.
Cependant, partir à la retraite ne signifiait pas que j’allais m’installer au coin du feu pour lire mon journal en pantoufles, loin de là. J’ai la chance d’être encore relativement jeune et en bonne santé. Après les premiers mois de ‘liberté’ dont j’ai bien profité pour voyager, rendre visite aux amis et à la famille et faire les mille choses que je n’avais jamais eu le temps de faire, j’ai commencé à me demander comment je pouvais mettre mon énergie et mon expérience au profit d’une bonne cause. Lors d’un passage à Bruxelles (j’habite à Rome), je me suis intéressé aux ONG travaillant dans le développement. J’ai entendu parler d’ISF par des amis qui en disaient beaucoup de bien, et j’ai proposé ma candidature en tant que bénévole.
Il se fait que justement à ce moment-là ISF cherchait à recruter quelqu’un pour coordonner les activités de son Pôle ‘Eau’, ce qui correspondait parfaitement à mes qualifications.
Peux-tu nous parler de ton expérience professionnelle?
J’ai fait des études d’ingénieur agronome à l’ULB, à la suite de quoi j’ai été recruté dans le cadre d’un projet de l’Organisation météorologique mondiale aux îles du Cap Vert. A l’époque, il était possible de remplacer le service militaire obligatoire par deux années de coopération au développement. J’ai finalement passé 4 ans au Cap Vert, dans un programme de recherche agrométéorologique et hydrologique, à la suite de quoi j’ai décidé de faire un Master en gestion de l’eau à Tucson en Arizona.
Une mission de consultation au Burundi, en hydrologie, m’a ouvert les portes de la FAO où j’ai eu un poste dans la Division des terres et des eaux. Il s’agit d’une division technique dont l’activité principale consiste à soutenir les projets de Développement agricole et rural dans les domaines de l’irrigation, de la gestion des ressources en eau et de la gestion des terres. Au cours des années qui ont suivi, j’ai travaillé surtout dans les pays en développement situés en régions arides et semi-arides où l’eau est le principal facteur limitant pour la production agricole. Cette mission m’a permis d’acquérir une expérience importante dans ce domaine, et de développer des approches correspondant aux besoins des populations. Pour moi, il était évident que le sens du développement devait avant tout être de répondre de façon adéquate aux besoins des populations les plus démunies.
Durant mes dernières années à la FAO, on m’a confié la coordination du programme pour la région du Proche Orient et de l’Afrique du nord. J’ai passé 4 années passionnantes au Caire, en Egypte, où se trouve le Bureau régional de la FAO, durant lesquelles j’ai pu voyager dans presque tous les pays de la région. Cette période a été marquée par le COVID-19 et la nécessité de réinventer complètement le travail d’équipe.
Quelles sont tes premières impressions sur ISF et ses réalisations ?
J’ai pris mes fonctions il y a quelques mois seulement, et petit à petit j’ai commencé à connaître mes collègues à l’occasion de réunions tant virtuelles que physiques. J’ai trouvé auprès de ces collègues la passion qui anime ceux qui travaillent de façon bénévole, une volonté d’agir, ainsi qu’un grand professionnalisme. J’ai aussi beaucoup apprécié la façon dont j’ai été reçu et me suis trouvé à mon aise parmi les collègues qui m’ont immédiatement accueilli en ami.
J’ai tout de suite vu le dynamisme de l’équipe du Pôle Eau et les résultats impressionnants qu’une petite équipe avec des moyens limités réussit à obtenir. Avoir accès à l’eau potable reste un défi majeur pour de trop nombreuses personnes dans les pays en développement, notamment pour les femmes et les filles qui sont trop souvent chargées de la « corvée eau ». J’espère pouvoir contribuer à faire croître le portefeuille de notre équipe pour que nous puissions répondre toujours mieux aux besoins des communautés que nous soutenons..
Hobbies, passions, vie romaine…
Mon travail m’a amené dans la ville éternelle où j’ai passé une grande partie de ma vie professionnelle. Je ne suis pas devenu romain (mes enfants le sont, par contre!), mais cette ville au charme infini a bien voulu m’adopter, et ma femme et moi avons décidé d’en faire notre base permanente. Rome est une ville unique, il suffit d’imaginer de vivre dans un musée en plein air. C’est aussi parfois une ville compliquée, notamment sur le plan administratif, mais on s’y habitue assez facilement, et le soleil et la bonne chair nous font rapidement oublier ces petits soucis.
C’est aussi un endroit idéal d’où on peut, dans la même journée, aller skier le matin sur les hauteurs des Apennins, et faire un plongeon dans la mer Tyrrhénienne l’après-midi. J’en profite pour m’adonner à certaines de mes activités favorites, notamment le vélo sur les anciennes voies romaines, et surtout la marche en montagne. Et puis, on n’est jamais très loin des villes d’art de la Toscane ou des autres régions avoisinantes.